Commençons par quelques informations : du temps des dinosaures, une sorte d’examen d’entrée (qui s’appelait avant le « test d’orientation » ou TOSS), existait déjà en médecine et sciences dentaires et médecine vétérinaire. Sa réussite n’était cependant pas obligatoire pour l’inscription : on pouvait le rater, mais par contre il était obligatoire de l'avoir présenté pour s'inscrire.
Comment ça se passait à mon époque
Depuis septembre 2017, la réussite de l’examen d’entrée est obligatoire pour l’inscription aux études médicales. Ici je ne détaillerai pas le cas des étudiants en médecine vétérinaire, parce que je ne suis pas informée sur le sujet.
En ce qui concerne les (futurs) étudiants sciences dentaires, le système est relativement identique à celui des étudiants en médecine (d’ailleurs, si je ne me trompe pas, l’examen est le même).
L’organisme qui s’occupe d’organiser cet examen d’entrée (l'ARES) est commun aux 3 domaines d’études et sur leur site, les étudiants souhaitant se diriger vers la médecine vétérinaire, ainsi que les futurs médecins & dentistes pourront trouver des réponses à leurs questions. D'ailleurs, ce site est également une mine d’or que je recommande vivement de le consulter.
Pour te mettre un petit peu dans le contexte, j’ai passé les 2 types d’examen : le test d’orientation (donc non-contraignant), en juillet 2015 ; ainsi que l’examen d’entrée (contraignant), en septembre 2017. Et je peux te dire que pour ces deux examens, l’expérience a été très similaire et les questions étaient presque les mêmes.
J'ai aussi passé le concours de fin de première année, mais qui n'a rien à voir avec la matière de l'examen d'entrée.
Quelles différences entre avant et maintenant?
Une différence notable entre les deux (hormis le fait que les points comptent ou non), est le fait que le test d’orientation était organisé par université (je l’ai donc passé à Liège) alors que l’examen d’entrée est généralement organisé au niveau national (donc tous les étudiants voulant le passer sont réunis en même temps sur le même lieu).
Note bien que dans le contexte du COVID-19 ceci aura peut-être changé, donc renseigne toi bien à ce propos si tu souhaites passer cet examen juste pendant/après la pandémie.
Une autre différence est que pour le "nouvel" examen d'entrée, il y a une partie sciences humaines qui s'est rajoutée, qui n'existait pas avec le test d'orientation. Personnellement, cette partie ne m'a pas posé problème et d'ailleurs pour t'aider à préparer cette partie ainsi que la partie sciences de l'examen d'entrée, je t'invite à lire mon article à ce sujet!
https://studylouloute.wixsite.com/accueil/post/étudier-et-réussir-l-examen-d-entrée
Dans les 2 cas (test d'orientation/examen d'entrée), il existait une séance début juillet et une séance fin aout/début septembre. D’après ce que j’en sais, ces 2 séances représentent le même niveau de difficulté et la même matière à connaître. N.B. L'année où j'ai présenté l'examen d'entrée fait exception, il n'y avait qu'une seule session organisée, en septembre 2017 (pas de session en juillet/août).
POURQUOI J’AI DÛ (RE-)PASSER L’EXAMEN D’ENTREE?
Je me suis inscrite en médecine en septembre 2015 après avoir passé le test d'orientation en juillet 2015. Après la session de janvier, on m'a mis en programme d'allègement : il s'agissait d'étaler la 1re année sur 2 ans (une 1re année pour le Q1 et une 2e année pour le Q2). Je ne suis pas sûre que ce programme existe encore à l'heure actuelle pour les étudiants de bac 1 médecine, à Liège. Cette mesure était obligatoire à ce moment-là pour tous les étudiants qui avaient une moyenne inférieure à 8/20 à l'issue de la session de janvier, et était optionnelle pour les étudiants qui avaient entre 8/20 et 10/20 de moyenne à l'issue de cette session. Ayant passé ma 1re bac 1, je me suis réinscrite l'année suivante (2016-2017) pour entamer ma 2e bac 1, à l'issue de laquelle, en juin, il fallait passer et réussir un concours afin de pouvoir s'inscrire en bac 2 (à condition d'avoir également obtenu 45 crédits de bac 1). Le concours était un VRAI concours, avec 126 places si je m'en rappelle bien, et un classement à l'issue de celui-ci. Il portait sur les matières du Q2 uniquement. En recevant les résultats du concours, j'ai été déçue : je me suis retrouvée classée trop bas (à une dizaine de places près) et donc j'étais coincée et je ne pouvais pas m'inscrire en bac 2, malgré le fait que j'avais validé mes 60 crédits de bac 1 ! J'étais dans la situation de ce qu'on appelait à ce moment-là les "reçus collés". Ma seule possibilité pour pouvoir m'inscrire en bac 2 était de passer (et de réussir) l'examen d'entrée que devaient présenter les rhétos qui souhaitaient s'inscrire en bac 1 pour commencer l'année scolaire en septembre 2017. Je devais passer l'examen d'entrée pour quitter la bac 1 - Ironique, n'est-ce pas? Enfin, toujours est-il que j'étais extrêmement limitée par le temps pour me préparer à cet examen, qui déterminerait toute la suite de mes études. En effet, je n'avais que 5 jours pour voir la matière ! Sachant que j'avais fini ma rhéto 2 ans auparavant, je ne me rappelais donc pas de grand-chose en ce qui concernait les sciences (en particulier les mathématiques, puisqu'il n'y a pas de cours de mathématiques en bac 1 médecine à Liège). Certains diront que 2 ans de bac 1 médecine m'auront sûrement mieux préparée que les cours de rhéto mais je pense que je n'étais pas avantagée plus que cela : la matière de l'examen d'entrée est totalement différente de celle qui est vue en bac 1 médecine ! Et puis, j'avais tout oublié depuis 2 ans !
Pour rajouter de la difficulté supplémentaire, je n'avais pas vu la matière de rhéto de la même manière que les étudiants qui présentaient l'examen d'entrée en même temps que moi. En effet, je suis Belge mais j'ai vécu jusqu'à l'âge de 18 ans à l'étranger, et j'ai passé mon bac à l'étranger, avec un programme et des exigences qui ne sont pas les mêmes que celles qui sont imposées en Belgique! La matière n'était pas la même, le niveau n'était pas le même et je n'étais pas une élève modèle en sciences (loin de là!).
Par contre, j'étais bien contente d'avoir eu 2 ans d'entrainement qui m'ont permis de perfectionner ma méthode de travail afin de préparer efficacement et sérieusement l'examen d'entrée, malgré le peu de temps que j'avais pour le faire.
Je l'ai passé sans trop y croire, bien que je me sois donnée à fond. J'avais déjà prévu un plan B au cas où je le ratais (vu que les résultats tomberaient la veille de la rentrée, je n'avais pas de temps à perdre).
Je t'avoue aussi que j'ai quand même eu un petit pincement au coeur en me disant que je n'avais pas choisi la voie la plus simple et que si je l'avais raté, cela m'aurait donné une excuse pour me réorienter vers des études moins longues et moins pénibles...
Mais j'ai fait confiance au destin et me voilà en Master 2, presque trois ans plus tard! Je me suis toujours demandée quel chemin j'aurais pris si j'avais dû me réorienter. C'est curieux comme parfois notre destin tient à un fil...
De nombreux étudiants ayant raté l'examen d'entrée et le concours, mais ayant réussi leurs examens, ont décidé de faire appel afin de revendiquer le droit de s'inscrire en bac 2. Ils ont attendu pendant des semaines et des semaines, ne sachant même pas s'inscrire, devant suivre des cours sans pouvoir réellement se motiver à les apprendre.... finalement la décision a été rendue (mi-novembre!) et ils ont tous pu s'inscrire en bac 2 quelques semaines avant le blocus, pour autant qu'ils avaient acquis un nombre suffisant de crédits à l'issue de leur bac 1.
Encore aujourd'hui, ils gardent des séquelles psychologiques de cette attente invivable...
D'autres étudiants, désespérés par l'attente, et avec un nombre suffisant de crédits, se sont réorientés et sont très heureux dans les nouvelles études qu'ils ont choisies!
La leçon que je retiens de cette expérience
Bien que j'ai été confrontée de nombreuses fois à un échec, j'ai persisté et j'en suis très heureuse aujourd'hui.
Je t'avoue que le fait de doubler ma première année a été une expérience qui m'a remis un peu en place et m'a appris à travailler pour mériter ce que je voulais.
Je n'en sors que plus humble et je suis convaincue qu'on apprend beaucoup plus de ses échecs, que de ses réussites.
Je pense que le fait d'avoir travaillé tellement dur sans en voir les résultats immédiatement, m'a aussi appris la patience et l'endurance. Maintenant, je me montre beaucoup plus persistante et je suis quelqu'un qui se bat sans relâche.
Je ne me suis jamais sentie aussi rejetée et misérable que quand j'ai raté le concours.
Par ailleurs, je pensais que le plus dur était passé mais j'ai eu beaucoup de difficultés dans la suite de mon parcours (bien que j'ai toujours réussi à rattraper la situation et à valider mes années).
J'ai appris récemment que le taux de réussite en bac 1 est loin d'être de 100%, même après l'instauration de l'examen d'entrée, et par ailleurs les points obtenus à l'examen d'entrée, ne sont en rien corrélés à la réussite universitaire des étudiants concernés! Une amie qui avait raté l'examen d'entrée réussit très bien ses études maintenant et je suis persuadée qu'elle sera un formidable médecin!
Cela prouve bien que l'examen d'entrée n'est pas la "solution miracle" pour sélectionner les "bons étudiants" et que si vous échouez une fois, vous devez retenter le coup si vous voulez vraiment devenir médecins !
Je t'encourage à lire mon article "Préparer et réussir l'examen d'entrée" si tu es encore en train de l'étudier et que tu comptes le passer bientôt!
Courage à toi et merci d'avoir lu cet article un peu plus personnel jusqu'au bout ! Que tout aille bien pour toi et à très bientôt !