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Réussir un examen oral

L'examen oral, c'est un peu la bête noire de beaucoup d'étudiants.



D'ailleurs, c'est curieux parce que d'après ce que j'ai entendu, l'Université de Liège est un peu une exception en ce qui concerne les oraux pendant les études de médecine. Apparemment, dans les autres universités, les oraux ne sont pas systématiques - d'ailleurs certains étudiants changent d'université en cours de parcours (passage du bachelier au master) dans le but d'échapper aux oraux.


1. Mon point de vue sur les oraux


Personnellement, je n'ai jamais eu "facile" à un examen oral mais je n'ai pas non plus eu de grandes difficultés à les passer.

Pour moi, l'examen oral a l'avantage que l'on sait : -premièrement, montrer que l'on sait réfléchir (même quand on se trompe, le professeur voit que notre logique n'est pas à 100% mauvaise)

-deuxièmement, se corriger en guettant chez les professeurs un signe (verbal ou non-verbal) que l'on ne répond pas correctement ou bien que l'on ne répond pas selon la question demandée (on fait un hors sujet), ce qui nous permet de se corriger en cours de route.

Ces deux éléments donnent un réel avantage par rapport aux examens écrits selon moi.


Même s'il est vrai que les oraux peuvent être une source importante d'anxiété chez les étudiants, pour moi c'est la partie la plus formative de toutes les évaluations car c'est ce qui se rapproche le plus de ce que nous ferons plus tard : lorsque nous serons médecins, nous n'aurons pas de QCM ou de coefficient de certitude : nous devrons nous exprimer correctement, clairement, face à des patients mais aussi avec des collègues. Les capacités de communication sont indispensables à notre futur métier et pour moi, c'est une bonne chose que nous soyons évalués par des oraux intégratifs à partir du Q3! Même si on est d'accord, ça n'est certainement pas une partie de plaisir pour tout le monde...


2. Mes conseils pour maximiser ses chances de réussir un oral


-Se présenter correctement : essaye de soigner son apparence, sa tenue. C'est un peu le béaba mais pourtant cela conditionne la première impression que tes interlocuteurs se feront de toi. -Le language corporel : il est important de donner une impression de confiance en rentrant dans la pièce dans laquelle l'examen se déroule. Personnellement, je salue mes interlocuteurs (si l'un d'entre eux est venu me chercher, je lui serre éventuellement la main), je fais un effort pour me tenir droite et leur adresser la parole en regardant dans leurs yeux. Ceci leur donne immédiatement une impression positive d'être écoutés et d'être entendus, c'est quelque-chose qui jouera toujours en ta faveur.


-Prendre les devants : Les professeurs apprécient également quand l'étudiant est autonome, et entame la présentation tout seul, sans que l'on ait besoin de le pousser : ce que je fais, pour ne pas paraître malpolie, c'est que je sors la phrase "si vous le permettez, je vais à présent procéder à l'exposé de ma vignette" et puis j'entame mon explication. Je veille toujours à expliquer chaque étape (non seulement en faisant le lien avec ce qu'il y a écrit sur mon papier de présentation, mais aussi sur la feuille qui est affichée au tableau, et il m'arrive parfois de rajouter des rappels d'éléments de physiologie (aussi évidents ou basiques puissent-ils être). Cette présentation, je prends le temps de la faire correctement et je ne me précipite surtout pas parce que je sais qu'il s'agit du moment où je suis maître de la conversation et où je peux facilement marquer des points parce que je maîtrise ce que je veux dire : dans mon discours, je mets l'emphase sur les notions que je maîtrise, je fais des comparaisons et des liens avec ce qui a été vu en cours (tout en gardant toujours en tête le lien avec le sujet de l'examen!) et lorsque je sens qu'un sujet est un peu aventureux, je contourne toujours avec prudence celui-ci (en espérant bien-entendu que le professeur ne m'interrompra pas pour me poser des questions à son sujet ou alors que des questions ne viendront pas par la suite!).


-La manière de parler : vocabulaire et clarté d'expression sont des éléments essentiels pour que le jury en face de toi te prenne au sérieux. Il n'y a rien de plus agaçant pour les professeurs de voir qu'un étudiant ne maîtrise pas le vocabulaire et n'a pas l'impression de savoir de quoi il parle. Avant un oral, il est primordial de revoir les notions de base et le vocabulaire, de manière à ce que l'expression orale ne soit pas un frein à ta réussite. Si tu n'es pas francophone ou que tu es quelqu'un qui peut perdre ses moyens à cause du stress, je te recommande de noter au moment de la préparation tous les points que tu veux aborder lors de ta présentation (afin d'éviter d'oublier une notion ou de paraître désorganisé(e)) et de faire des phrases courtes et simples. Il est important de retenir l'attention du jury avec des explications claires. Ajoutons également qu'il est crucial de parler fort et lentement. A tous ceux qui ont l'habitude de ne pas articuler ou de parler trop vite, faites un effort car les professeurs n'aiment pas trop devoir demander à l'étudiant de répéter encore et encore quelque chose parce qu'ils ne sont pas sûrs d'avoir entendu/ compris la réponse donnée.


-En médecine : insister sur la sémiologie. S'il y a bien une partie de matière à revoir et qui est quasi exclusivement le commun dénominateur de tous les types de questions que tu auras à l'oral, c'est bien la sémiologie ! Tu dois être incollable et même si cette matière prend de plus en plus d'importance et de place lorsque tu avances dans ton cursus, dès la bac 2 tu dois y accorder d'autant plus d'importance lorsqu'il s'agit de te faire évaluer à l'oral. Notons que le Professeur D'Orio affectionne particulièrement la sémiologie (et il n'est pas le seul).

-Réagir face à une remarque, question ou une interruption intattendue : tout d'abord, il est important d'apprendre à maîtriser ton stress ou en tout cas éviter que le stress te joue des tours et donne une mauvaise image de toi ou encore te paralyse. Tu vas immanquablement tomber sur des situations, dans ta vie, où tu seras pris par surprise et où tu n'auras pas d'autre choix que de garder ton calme et d'improviser ou te creuser les méninges pour trouver une voie de sortie. Si tu ne sais pas quoi dire, demande de répéter la question. Cela te donnera peut être des pistes auxquelles tu ne pensais pas, et cela te fait aussi gagner du temps de réflexion. Si tu ne sais pas quoi dire (vraiment !!), tu peux toujours demander à passer à la question suivante (si c'est le cas, précise quand même que tu as un trou) et tu peux suggérer que si la réponse te revient plus tard, tu pourras la donner à ce moment-là. Cependant, je ne suggère pas de se servir de cette technique plus d'une fois pour esquiver une question parce que cela pourrait paraître suspect aux yeux des professeurs qui t'interrogent. Evite cependant de raconter des bêtises pour combler le vide car il n'y a rien de pire ! Au moins, si tu ne sais pas, dis-toi que tu as le mérite d'admettre tes torts et c'est déjà une bonne chose que de connaître ses limites. Mieux vaut ne pas passer pour un crétin trop confiant!


-Réfléchir à ses réponses : Inutile de se précipiter. Quand un professeur te pose une question, je t'encourage à réfléchir à la réponse que tu vas lui fournir. Dans un examen oral, chaque question est importante et tu dois te donner le temps de réflexion pour améliorer la qualité de ta réponse. Le plus souvent, les questions demandent un peu de réflexion et si on cherche assez, on peut finir par trouver une réponse satisfaisante. Il est plus rare que les oraux aillent trop loin dans leurs questions (sauf pour te pousser quand ils voient que tu te débrouilles bien). Tu peux partir sur une piste et demander un peu à être éclairé(e) sur la route ; mais le fait de se poser un peu avant de répondre, permet d'éviter de répondre n'importe-quoi et de combattre le stress.


3. Conseils pour gérer le stress des oraux


-C'est une lotterie : tu ne peux pas tout contrôler et tu ne peux pas tout savoir. Tu ne décideras pas du jury sur lequel tu tomberas, et tu n'aurais aucune manière de décider du thème qui sera tiré pour toi. Inutile de préciser que puisque tu n'as aucun contrôle sur tout cela, toute l'énergie liée au stress est perdue. C'est la raison pour laquelle je t'invite à chercher des manières de transformer ton "mauvais" stress (stress qui te paralyse, qui te bloque, qui te fait balbutier) en "bon stress" (stress qui te motive, qui te donne le courage d'étudier le plus possible, qui te pousse à te surpasser). Plus facile à dire qu'à faire ! Mais tu verras, si tu y travailles suffisemment, tu finiras par voir la différence avec le temps.


-Les Profs sont humains aussi : Eh oui, on ne dirait pas comme ça mais il y a longtemps, les profs aussi ont dû passer en bac 1, puis en bac 2, passer des oraux et certainement qu'ils ont aussi stressé ! Ils sont tous passés par là et ils savent ce que c'est (même si certains semblent l'oublier de temps en temps...). Rappelle toi que tu es face à des êtres humains, qui ont aussi leurs faiblesses et leurs défauts; que personne n'est parfait, et que ce n'est pas parce qu'ils sont de l'autre côté de la table qu'ils ont de mauvaises intentions. Au contraire, de nombreux professeurs font preuve de bienveillance et de patience envers les élèves lors des examens oraux (surtout lors des premiers examens oraux).


-Tu pourras le repasser à n'importe quel moment : L'oral, ce n'est qu'une petite étape de tout ton parcours étudiant. Et je ne connais que peu de gens qui n'ont jamais eu un oral à repasser. Cela arrive à presque tout le monde de rater un oral (surtout en médecine) et c'est ainsi que va la vie ! On ne peut pas être au top de sa forme tous les jours, on peut parfois tomber sur un thème pour lequel on n'était pas prêt(e), on peut aussi tomber sur un jury qui nous stresse trop et on perd ses moyens.... mais ce n'est pas du tout une catastrophe. Cela arrive ! L'important est de prendre les leçons et se relever pour le réussir la fois suivante ! You can do it.


4. Les oraux intégratifs en particulier : informations et conseils


- Qu'est-ce qu'un oral intégratif ? En médecine, un oral intégratif est un oral qui te fait passer devant 2 ou 3 professeurs ; où 1 thème (2 à partir du Q6) te sera/seront donné(s), pouvant porter sur n'importe quoi dans l'ensemble du quadrimestre que tu t'apprêtes à terminer. Les examens oraux commencent au Q3 (bac 2) et se poursuivent chaque quadrimestre jusqu'au Q8. Du Q2 au Q5, les examens oraux portent sur 1 thème et en général il peut y avoir 2 (ou 3 professeurs) qui t'interrogent dessus. Le thème est une vignette clinique (cas clinique) avec l'histoire d'un patient généralement et on te demandera de faire un schéma physiopathologique : reconstruire l'histoire du processus physiologique et du processus pathologique ayant perturbé le phénomène physiologique : en partant des bases physiologiques apprises pendant le quadrimestre pour aller jusqu'aux symptômes. Du Q6 au Q8, les examens oraux sont de véritables cas cliniques et tu recevras 2 thèmes (1 thème par professeurs) que tu devras préparer.

- Passe l'examen ! Je ne rigole pas, tu serais étonné du nombre d’étudiants qui le signent à cause de la trouille (et ce n’est pas fun de devoir réétudier tout un quadri juste pour 2 crédits !). Essaie d’apprendre à gérer ton stress : je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire mais apprends à te connaître et essaie de te mettre en bonne disposition avant : écouter de la musique, etc. fais ce qu’il faut pour que tu sois de bonne humeur et souriant en arrivant, si possible. La première impression joue beaucoup dans l’humeur du jury.


- Timing : passer au début ou à la fin ? C'est une question de stratégie et il n'y a pas de recette miracle à cette question. Personnellement, lorsque j'ai reçu mes dates d'oraux, j'avais tendance à recevoir une date très au début de la période des oraux (le lendemain ou le surlendemain du dernier examen écrit). Cela ne m'a pas vraiment découragée et j'ai passé des oraux très tôt avec succès. Cependant, du Q3 au Q5, on peut changer ses dates d'oraux (échanger avec un autre étudiant), ce qui permet de se donner plus de temps (reculer l'oral) ou bien au contraire de terminer plus tôt (avancer l'oral). *Avantages de passer tôt : Tu as tout fraichement en tête et tu n'as même pas le temps de stresser que tu es déjà passé puis tu seras en vacances avant tout le monde! *Désavantages de passer tôt : Tu n'auras peut être pas le temps de revoir autant que ce que tu voulais ! et puis si tout le monde a encore son oral tu vas devoir t'occuper le temps que tout le monde termine ses examens. *Avantages de passer tard : Tu auras du temps pour revoir comme il faut toutes les petites parties que tu maîtrisais bien (à condition de t'y mettre!) et tu pourras aussi disposer de toutes les vignettes qui tombent (que les étudiants publient généralement sur le groupe) pour préparer à ton aise chacun des thèmes qui tomberont pour ton année. *Désavantages de passer tard : Si tu es du genre à procrastiner, le fait d'avoir une date d'examen tardive, il y a un risque important que tu ne t'y mettes pas à temps et que tu aies pu oublier pas mal de choses donc que tu te retrouves perdu(e) devant les professeurs. Assure toi-bien, même si tu as quelques jours pour te reposer après les écrits, que tu es régulier dans ton étude et que tu auras le temps de préparer ton oral correctement pour ne pas avoir de regrets par la suite.

Note bien qu'à partir de la partie pathologie (Q6-Q7-Q8), les oraux ne sont plus échangeables donc il faut aussi apprendre à faire avec et à se satisfaire de la date que tu recevras (pas le choix).


- L'étude : va voir ce que les étudiants d’autres années ont eu comme vignette et surtout apprends bien les réponses aux questions qu’on leur a posées : ces questions retombent systématiquement et ne sont pas toujours des points emblématiques du cours ! Pour le Q3 par exemple, tu retrouveras toutes ces ressources dans le dossier « à faire en premier » de mon drive (cfr article "Réussir le Q3")





- Préparation du passage : Lorsque tu recevras les informations sur ton thème et ton jury, tu seras mis(e) dans une salle de préparation où tu devras brainstormer et où tu auras 45 minutes pour préparer une présentation de ton thème. Pour les oraux du Q3 au Q5, tu auras une grande feuille sur laquelle tu devras écrire ton schéma physiopathologique. Tu arriveras dans la salle et tu devras présenter ce schéma puis passer à la partie questions. Pour les oraux du Q6 au Q8, tu devras préparer une liste de diagnostics différentiels selon le cas qui te sera proposé, avec des éléments pour et contre tes différentes hypothèses, et éventuellement commenter les examens complémentaires et le traitement.


- Devant les profs : Partie présentation

Regarde chacun des membres de ton jury dans les yeux lorsque tu leur parles. Je sais que ce sont des choses auxquelles on ne pense pas toujours quand on est stressé, mais il faut se dire que tu es futur médecin et que tu dois donner une bonne impression à ton audience.

Ce sera ton moment pour briller car tu seras 100% en contrôle de ce qui est dit. Ici, je te conseille de te mettre à l'aise et de parler de ce que tu sais. Montre au jury tes connaissances, et n'hésite pas à étaler ton savoir (pourvu que tu maîtrises et que tu gardes en tête le lien avec le sujet qui t'a été imposé !).

Commence d'abord par récapituler le schéma physiopathologique. Le plus important, pendant l’oral, c’est de pouvoir expliquer logiquement d’où viennent les symptômes du patient. Si tu ne comprends pas quelque-chose dans la vignette, passe un peu au-dessus et essaie de ne pas trop en parler (autrement dit : mets sur ton schéma les choses que tu connais bien – et essaie d’éviter le reste si tu ne connais pas et que c’est un détail – attention, si c’est un point important de la vignette tu n’y échapperas pas).


- Devant les profs : Partie questions

Lorsque tu auras fini de présenter ton cas clinique, les professeurs commeneront à te poser des questions (ils peuvent aussi t'interrompre pendant la présentation en théorie mais il arrive qu'ils ne le fassent pas - cela dépend de ton jury). A chaque question, respire un bon coup et construis ta réponse. Tu as une question à l’oral à laquelle tu ne penses pas savoir répondre, réponds de manière vague mais logique mais essaie de ne pas inventer quelque-chose car les profs aiment au moins savoir que tu réfléchis. Si tu ne sais vraiment pas, surtout, ne raconte pas n’importe-quoi. Les professeurs n’aiment pas quand les étudiants inventent des choses. Réponds simplement que tu ne sais pas. Ce n’est pas grave si tu as un trou de mémoire, les profs savent reconnaître un étudiant stressé, ils veulent seulement t’aider – pas de soucis ! Tu peux leur dire que tu as un trou et que si la réponse te revient plus tard, tu leur diras (par contre, ne dis pas cela 50 fois sinon tu vas passer pour un abruti) Si tu te retrouves face à une réponse où tu n’es pas sûr, réponds un truc évident en rapport avec le sujet, et avec un peu de chance ils vont t’aiguiller et t’aider à trouver la réponse. Il vaut mieux répondre quelque-chose de vrai et général, plutôt que de ne pas répondre.


En conclusion, je pense que personne n'arrive 100% prêt devant un oral intégratif et que l'on s'améliore avec l'expérience. La clé est de viser une bonne gestion du stress et une confiance en soi suffisante. Ne t'inquiète pas, tu t'y habitueras (de toute façon tu n'as pas le choix!).

A bientôt et d'ici là que tout aille bien pour toi !



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